Comment agir pour le climat ?

Pascale BAUSSANT
07/04/2020


Pascale Baussant est chef d’entreprise et administratrice de l’ONG 1% for the Planet. Elle dirige Baussant Conseil, entreprise de 6 collaborateurs dans le conseil en gestion de patrimoine et engagé de longue date dans la finance responsable. Elle vient de publier aux éditions EMS son premier livre, préfacé par Yann Arthus-Bertrand. 100% de ses droits d’auteur seront versés à la fondation GoodPlanet.



Votre ouvrage « Petit manuel pour l’entreprise : comment agir pour le climat ? », s’adresse principalement aux petites entreprises. Sur quel constat s’est appuyée votre démarche ?  

Les petites entreprises (dont l’effectif est inférieur à 250 salariés) représentent 99% des entreprises françaises et 50% des salariés. Dans une petite entreprise, il n’y a pas de responsable RSE. Pourtant, les chefs d’entreprise sont prêts à initier une démarche environnementale, sans savoir par où commencer. Ce livre est né de cette difficulté très concrète d’agir.

Pouvez-vous nous indiquer les grandes lignes de votre propos ? et en quoi votre livre peut véritablement aider le patron de PME à changer son mode de fonctionnement ?
 
Le livre débute par un état des lieux du monde étudiant vis-à-vis du climat. L’enseignement supérieur a pris la mesure du défi environnemental que nous avons à relever, et les programmes ont sensiblement évolué ces deux dernières années (formations en RSE, journées climat etc…). Le patron de PME doit prendre conscience que ses futures recrues n’auront pas les mêmes attentes que les générations précédentes : elles attendront plus d’implication et d’engagement de la part de leur employeur.

Ce livre est un manuel très pratique. Pour aider très concrètement les chefs d’entreprise, il classe les actions possibles en trois catégories ; les actions qui ne coûtent rien, celles qui ont un coût symbolique, et celles qui sont plus engageantes. Ainsi, chaque dirigeant pourra placer le curseur où il le pourra, où il le voudra. Les actions gratuites sont évidemment les plus faciles à mettre en œuvre ; elles ont le mérite de pouvoir donner un premier élan.

Y aurait-il selon vous de nouvelles manières, en rupture avec ce que nous connaissons, de penser l’écologie ?
 
Je crois que nous devrions remplacer le mot « penser » par « agir » : le constat climatique, crié maintes fois, crée une sorte d’anesthésie, tant la tâche paraît écrasante, voire insurmontable. Prendre le sujet écologique par l’angle de l’action me semble plus abordable et peut-être plus consensuel pour le monde de l’entreprise.

Avez-vous d’autres projets pédagogiques dans ce sens ?
 
Pas pour l’instant (je continue de gérer ma propre entreprise, et les défis dans le domaine de la finance durable sont immenses). Je pense que pour aller plus loin, les dirigeants ne doivent pas hésiter à se faire accompagner. Cet accompagnement leur permettra de structurer, de professionnaliser, et même de valoriser leur démarche.