Ceta : lettre ouverte de Nicolas Hulot aux députés

22/07/2019


Le militant et ancien ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot vient de publier sur le site de FranceInfo une lettre ouverte aux députés. Il les exhorte à voter contre la ratification du Ceta, ce traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.



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Nicolas Hulot a baissé les bras comme ministre, pas comme militant. La veille du vote de l’Assemblée nationale concernant le Ceta, il publie une lettre ouverte aux députés pour qu’ils réagissent. Il leur demande de voter contre le texte. « Demain chacun de vous aura plus de pouvoir que tous les ministres de l’écologie réunis. Demain chacun de vous sera libre de voter contre la ratification du Ceta et exiger ainsi la réouverture des négociations. Demain la voix forte d’un pouvoir législatif unanime pourra éclairer utilement un exécutif qui agit comme si ratifier le Ceta allait de soi » commence le texte, lisible en intégralité sur le site de la chaine d’infos. 

La ratification de ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada pose de nombreuses questions environnementales. Outre l’augmentation des flux commerciaux et leurs conséquences sur les émissions de CO2, les procédures en arbitral d’entreprises sont un risque pour les normes européennes.

Une réalité que Nicolas Hulot comprend d’autant mieux qu’il avait demandé lorsqu’il était ministre des éléments pour rassurer les plus inquiets. « Il était essentiel à l’origine de démontrer que les craintes de certains étaient non fondées. Mais reconnaissons que cela n’a jamais été possible. Le plan d’action, que j’ai moi-même endossé à l’automne 2017, n’a pas produit les résultats escomptés et les attentes légitimes n’ont pas été comblées. Nous avons échoué à apporter les garanties nécessaires sur le veto climatique, les farines animales, les nouveaux OGM, la sauvegarde du principe de précaution à l’européenne...Nous avons échoué à réformer la politique commerciale européenne. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Sourde à nos attentes, l’Union européenne a préféré conclure rapidement des accords avec le Japon ou le Viêtnam et un accord catastrophique avec le Mercosur. Et délivrer des nouveaux mandats de négociation avec les États-Unis de Donald Trump, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sans faire plus de cas de nos alertes » explique-t-il.