Carrefour adapte sa stratégie RSE pour réduire le gaspillage alimentaire

Paolo Garoscio
10/10/2024


Le 8 octobre 2024, Carrefour a renforcé son engagement en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en ajustant sa politique sur les dates de durabilité minimale (DDM). Sous la houlette de son PDG Alexandre Bompard, le groupe poursuit la mise en œuvre de la phase II de son programme « Act For Food » lancé en 2018.



Une démarche en phase avec les nouvelles attentes sociétales

La pression pour une gestion durable des ressources s'intensifie pour les grandes entreprises, et le secteur de la distribution ne fait pas exception. Carrefour a donc choisi de revoir la manière dont sont gérées les dates de durabilité minimale pour répondre à une double exigence : réduire le gaspillage alimentaire et mieux s'aligner avec les objectifs de développement durable fixés par les politiques européennes et internationales.

En supprimant la mention « à consommer de préférence avant le… » sur plusieurs catégories de produits non périssables, comme le sel, le sucre ou le vinaigre, Carrefour s’attaque à une source significative de gaspillage. Selon des estimations, environ 10% du gaspillage alimentaire en Europe serait lié à une interprétation trop stricte de ces indications par les consommateurs. Le groupe entend ainsi non seulement diminuer les déchets générés en fin de chaîne, mais aussi optimiser la gestion des stocks au sein de ses plateformes logistiques.

Une approche intégrée au cœur de la chaîne d’approvisionnement

Le changement de gestion des DDM s'inscrit dans une logique de « supply chain » plus vertueuse. En prolongeant les DDM de produits à longue conservation tels que les compotes, les conserves de légumes et certains produits laitiers, Carrefour se donne les moyens de rationaliser la rotation des stocks et de réduire les invendus.

Pour le groupe, cet allongement des DDM représente un levier d'amélioration continue des performances environnementales. En réduisant les rebuts, Carrefour s'engage également à diminuer son empreinte carbone, liée au transport et à la gestion des déchets alimentaires. Moins de produits à détruire, c’est aussi moins de camions sur les routes et moins de rejets de CO2.

Les modifications apportées aux DDM ne sont qu'une partie d'un plan de plus grande ampleur qui inclut plusieurs engagements de long terme en matière de développement durable. Carrefour vise, d'ici 2025, à valoriser 100% des déchets issus de ses activités en magasin. L’enseigne met également l’accent sur la transition vers des emballages 100 % recyclables pour ses produits à marque distributeur. Par ailleurs, la généralisation des rayons vrac et réemploi fait partie de cette transformation. Avec un objectif de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires pour ce segment d’ici 2026, Carrefour ambitionne de redéfinir l’expérience d’achat en magasin en offrant des solutions plus durables aux consommateurs.