Biodiversité : un rapport alarmant sur la détérioration en France depuis 2008

Sébastien Arnaud
05/03/2021


L’Office français de la biodiversité publie un rapport inquiétant sur la dégradation de la biodiversité depuis 2008. Sur les 13 842 espèces évaluées, 17,6% sont menacées.



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2008 c’était hier. C’était surtout une période durant laquelle on parlait déjà environnement et biodiversité. Impossible donc de voir dans la détérioration de la biodiversité depuis cette année-là les effets des comportements d’une autre époque. Et c’est surement cela qui alarme le plus dans le rapport que vient de publier l’Office français de la biodiversité. Il s’agit d’une liste rouge concernant les espèces depuis 2008. « Et les résultats sont alarmants : la situation s’est dégradée entre 2008 et 2021 à une vitesse qui a surpris jusqu’aux auteurs du rapport. 13.842 espèces ont été évaluées, dont 17,6 % sont aujourd’hui menacées.« Nous pensions qu’en huit ou neuf ans, on ne verrait pas beaucoup d’évolution. La surprise est qu’on assiste à une nette dégradation de la situation », explique Florian Kirchner, de l’UICN France, à l’AFP. Mais comment expliquer un tel cataclysme alors que l’enjeu écologique n’a jamais eu autant d’échos ? » rapporte l’agence de presse, citée par 20 Minutes.

Les associations et militants ont commenté ces résultats en relevant le paradoxe de ces dernières années. Car alors que les sujets écologiques et environnementaux sont très présents dans le débat public, les actes ne sont pas à la hauteur. « Mais l’inaction ne peut expliquer à elle seule une aussi grande dégradation. Le rapport pointe « l’aménagement du territoire, qui reste incontrôlé, et l’intensification des pratiques agricoles ». Pour Muriel Arnal, « le cycle de vie est totalement perturbé par les activités humaines, et on ne laisse jamais la nature se réparer ou être tranquille. » Elle plaide pour le retour de zones totalement vierges d’activités humaines : « Laisser faire la nature seule, c’est aussi une action » » poursuit 20 Minutes.

La principale inquiétude provient des espèces pourtant protégées dont les populations continuent à décliner alors qu’une politique de préservation est de fait en place pour elles. Des diminutions qui s’expliquent par les conséquences d’autres dérèglements dans la chaine alimentaire.