Un retard conséquent
Actuellement le coût total d’élimination annuelle des déchets est estimé à 2,5 milliards d’euros, soit 3,5 % du chiffre d’affaires du secteur BTP, mais en appliquant les process adaptés, ces coûts pourraient descendre à 1,2 milliard d’euros. Faisant d’une pierre deux coups, un meilleur suivi des déchets apporterait aussi une réelle économie.
Réglementé depuis 1975, le secteur du BTP doit désormais respecter un certain nombre de conditions dans le processus de gestion et d’élimination des déchets. Malgré l’évolution de ces mesures, le retard accumulé par rapport aux autres domaines demeure extrêmement conséquent. La loi de transition énergétique promulguée en 2017 édicte que l’état et les collectivités territoriales doivent justifier « qu’au moins 50 % en masse de l’ensemble des matériaux utilisés pendant l’année dans leurs chantiers de construction routiers sont issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage de déchets ». Cependant, il est déjà difficile d’atteindre ce palier et l’objectif des 70 % pour 2020 reste pour le moment utopique.
Le gouvernement prend de nouvelles mesures afin de faire évoluer la situation et met donc en place un système efficace et gratuit de reprise des déchets du bâtiment. Les distributeurs de matériaux de construction devront donc organiser la collecte des déchets issus des chantiers de construction avant leur tri et leur recyclage. Dans le même temps, les prix de mise en décharge ne cessent d’augmenter afin de favoriser le recyclage et l’émergence de solutions annexes. D’autres projets de loi sont également à venir, le BTP étant un élément phare de la transition énergétique.
Émissions carbone
Incinération, enfouissement : les processus de gestion des déchets sont des sources d’émission de gaz à effets de serre potentiellement évitable par le recyclage.
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) axe ses mesures sur trois points principaux. Tout d’abord, impliquer toujours plus les entreprises dans la gestion de leurs déchets et ainsi faciliter et accompagner la mise en place de ces mesures visant à réduire au maximum la quantité de déchets et par conséquent de carbone.
Ensuite, sensibiliser les maîtrises d’ouvrage à la problématique des déchets dans le BTP. Les premiers clients doivent assumer, selon l’article L 541-7-1 du code de l’environnement, l’entière responsabilité des déchets du chantier. Le détenteur n’est responsable qu’« à défaut ». Le maître d’ouvrage doit aussi procéder à un diagnostic des déchets avant démolition pour les bâtiments les plus imposants. Enfin, la FFB veut établir de larges partenariats entre les acteurs de la construction pour financer les infrastructures d’élimination des déchets de chantier.
Les maîtres d’ouvrages sont les pivots de la transition à venir. Ainsi, c’est à eux que l’on demande les efforts les plus marqués. En étant l’entité porteuse du besoin, la maîtrise d’ouvrage a une forte influence et une large marge de manœuvre. C’est pour cela que le gouvernement tente d’appliquer ses mesures principales sur les maîtres d’ouvrages et touchera par conséquent l’ensemble du secteur.
Le numérique et l’innovation au service du BTP
Inspiré par cette problématique, des start-ups ont vu le jour utilisant le numérique comme solution pour révolutionner la gestion des déchets. L’un des axes d’amélioration est les relations entre les chantiers et les infrastructures liés aux déchets.
Backacia, pépite française du BTP, met en relation les conducteurs de travaux avec des artisans ou des architectes pour des transactions de surplus de commande ou d’éléments de bâtiments déconstruits. Ainsi, ces déchets potentiels servent de ressources à moindre prix, jusqu’à – 80 %, aux TPE artisanales du bâtiment.
Par ailleurs, les géants du BTP (Bouygues, Vinci, Eiffage…) rattrapent leur retard en développant au maximum la valorisation et le recyclage de leurs déchets. L’investissement dans la R&D et dans les infrastructures augmente toujours plus et d’ici quelques années, des solutions efficaces et durables devraient voir le jour.
Un retour en force ?
Devant les investissements et l’implication de ses acteurs, le BTP peut-il rattraper son retard et devenir un futur pionnier de la gestion des déchets ? La problématique actuelle est la gestion des déchets du grand Paris. 200 km de lignes et 69 gares, les travaux générés sont colossaux et représentent des millions de tonnes de minéraux. Une nouvelle épine dans le pied de ce secteur en pleine mutation.
Actuellement le coût total d’élimination annuelle des déchets est estimé à 2,5 milliards d’euros, soit 3,5 % du chiffre d’affaires du secteur BTP, mais en appliquant les process adaptés, ces coûts pourraient descendre à 1,2 milliard d’euros. Faisant d’une pierre deux coups, un meilleur suivi des déchets apporterait aussi une réelle économie.
Réglementé depuis 1975, le secteur du BTP doit désormais respecter un certain nombre de conditions dans le processus de gestion et d’élimination des déchets. Malgré l’évolution de ces mesures, le retard accumulé par rapport aux autres domaines demeure extrêmement conséquent. La loi de transition énergétique promulguée en 2017 édicte que l’état et les collectivités territoriales doivent justifier « qu’au moins 50 % en masse de l’ensemble des matériaux utilisés pendant l’année dans leurs chantiers de construction routiers sont issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage de déchets ». Cependant, il est déjà difficile d’atteindre ce palier et l’objectif des 70 % pour 2020 reste pour le moment utopique.
Le gouvernement prend de nouvelles mesures afin de faire évoluer la situation et met donc en place un système efficace et gratuit de reprise des déchets du bâtiment. Les distributeurs de matériaux de construction devront donc organiser la collecte des déchets issus des chantiers de construction avant leur tri et leur recyclage. Dans le même temps, les prix de mise en décharge ne cessent d’augmenter afin de favoriser le recyclage et l’émergence de solutions annexes. D’autres projets de loi sont également à venir, le BTP étant un élément phare de la transition énergétique.
Émissions carbone
Incinération, enfouissement : les processus de gestion des déchets sont des sources d’émission de gaz à effets de serre potentiellement évitable par le recyclage.
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) axe ses mesures sur trois points principaux. Tout d’abord, impliquer toujours plus les entreprises dans la gestion de leurs déchets et ainsi faciliter et accompagner la mise en place de ces mesures visant à réduire au maximum la quantité de déchets et par conséquent de carbone.
Ensuite, sensibiliser les maîtrises d’ouvrage à la problématique des déchets dans le BTP. Les premiers clients doivent assumer, selon l’article L 541-7-1 du code de l’environnement, l’entière responsabilité des déchets du chantier. Le détenteur n’est responsable qu’« à défaut ». Le maître d’ouvrage doit aussi procéder à un diagnostic des déchets avant démolition pour les bâtiments les plus imposants. Enfin, la FFB veut établir de larges partenariats entre les acteurs de la construction pour financer les infrastructures d’élimination des déchets de chantier.
Les maîtres d’ouvrages sont les pivots de la transition à venir. Ainsi, c’est à eux que l’on demande les efforts les plus marqués. En étant l’entité porteuse du besoin, la maîtrise d’ouvrage a une forte influence et une large marge de manœuvre. C’est pour cela que le gouvernement tente d’appliquer ses mesures principales sur les maîtres d’ouvrages et touchera par conséquent l’ensemble du secteur.
Le numérique et l’innovation au service du BTP
Inspiré par cette problématique, des start-ups ont vu le jour utilisant le numérique comme solution pour révolutionner la gestion des déchets. L’un des axes d’amélioration est les relations entre les chantiers et les infrastructures liés aux déchets.
Backacia, pépite française du BTP, met en relation les conducteurs de travaux avec des artisans ou des architectes pour des transactions de surplus de commande ou d’éléments de bâtiments déconstruits. Ainsi, ces déchets potentiels servent de ressources à moindre prix, jusqu’à – 80 %, aux TPE artisanales du bâtiment.
Par ailleurs, les géants du BTP (Bouygues, Vinci, Eiffage…) rattrapent leur retard en développant au maximum la valorisation et le recyclage de leurs déchets. L’investissement dans la R&D et dans les infrastructures augmente toujours plus et d’ici quelques années, des solutions efficaces et durables devraient voir le jour.
Un retour en force ?
Devant les investissements et l’implication de ses acteurs, le BTP peut-il rattraper son retard et devenir un futur pionnier de la gestion des déchets ? La problématique actuelle est la gestion des déchets du grand Paris. 200 km de lignes et 69 gares, les travaux générés sont colossaux et représentent des millions de tonnes de minéraux. Une nouvelle épine dans le pied de ce secteur en pleine mutation.