Avion : les voyages d'affaires en chute libre

Paolo Garoscio
17/06/2024


Les récentes données de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), issues de l’Enquête Nationale auprès des Passagers Aériens (ENPA) de 2023, montrent que les femmes représentent désormais 51% des passagers aériens en France. La raison ? Une démocratisation du transport aérien, un domaine historiquement dominé par les hommes, en particulier ceux en déplacement professionnel.



Pourquoi les Français prennent-ils l’avion ?

Les femmes, qui étaient auparavant sous-représentées, constituent maintenant la majorité des voyageurs aériens. Cette tendance est observée dans les principaux aéroports français, où les enquêtes ont été réalisées auprès de 46 000 passagers.

Les résultats de l’enquête de la DGAC révèlent également que la majorité des passagers voyagent pour des motifs de loisir, représentant 51% des déplacements. Les visites à la famille et aux amis constituent 25% des voyages, tandis que les déplacements professionnels représentent seulement 19%. La diminution de ces derniers, qui étaient plus nombreux dans les années précédentes, reflète une évolution vers une utilisation plus personnelle et sociale de l’avion. L’enquête de la DGAC montre également que les catégories socio-professionnelles les moins favorisées (CSP-) utilisent de plus en plus l’avion. Leur part est passée de 24% à 32%, tandis que celle des catégories plus favorisées (CSP+) a diminué de 50% à 43%.

L’avion a de beaux jours devant lui malgré les inquiétudes sur le climat

Les jeunes, en particulier ceux âgés de 15 à 34 ans, forment un segment croissant de la population de voyageurs aériens, représentant 45% des passagers. Cette augmentation de 5 points par rapport aux enquêtes précédentes souligne l’importance de comprendre les besoins et les comportements de cette tranche d’âge, souvent perçue comme plus consciente des enjeux environnementaux.

Malgré une prise de conscience croissante des impacts environnementaux des voyages aériens, les données montrent que 83% des passagers n’ont pas renoncé à prendre l’avion pour réduire leur empreinte carbone. De plus, 47% des personnes interrogées n’ont pas l’intention de diminuer leurs déplacements aériens dans les années à venir. Cette persistance pose des défis importants pour les politiques de développement durable et les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.