Apiculture : une politique publique à destination des abeilles Rhône-alpines

Arthur Fournier
01/10/2012


L’année 2012 promettait d’être sombre pour les apiculteurs français, mais en fin d’année, une bonne nouvelle est venue réjouir une partie d’entre eux. En juillet 2012, la FNSEA publiait un rapport faisant état des grandes difficultés rencontré par le secteur apicole au printemps 2012 en raison du froid. Alors que la production tend à baisser tendanciellement sur tout le territoire français, la région Rhône Alpes a fait connaître le montant des fonds débloqués pour soutenir l’apiculture locale qui constitue le premier poste de production de miel du pays.



L’apiculture est un secteur tout particulièrement concerné par la crise environnementale. Très sensibles au bouleversement intervenant dans leur écosystème immédiat, les apiculteurs ont vu leur production diminuée de 30 % depuis 2004. En juillet 2012, la FNSEA alertait l’opinion publique sur les dangers que la pluie et le froid printaniers faisaient peser sur les récoltes de miel d’acacia pour l’année 2012. Avec une première récolte largement compromise par un hivernage prolongé, la FNSEA comptait sur la récolte estivale pour compenser quelque peu les faiblesses de la production. Mais dans un contexte où la productivité des ruches françaises diminue tendanciellement depuis 10 ans du fait des conditions climatiques, les cultivateurs n’espéraient pas de miracle.
 
À la fin de l’été 2012, le Conseil Régional Rhône-alpin leur a toutefois donné une raison d’espérer. Première région productrice de miel en France, Rhône-Alpes souhaite participer au maintien de l’apiculture sur son territoire et a donc alloué 1,5 million d’euros à cet effet. Cette décision du Conseil Régional, annoncée le 26 septembre 2012, doit notamment permettre de financer la protection des abeilles et de l’apiculture pendant quatre ans. Cette enveloppe sera mise à contribution de différents chantiers. Le Conseil Régional a notamment pour ambition d’encourager la formation d’apiculteurs professionnels en s’appuyant sur l’un des lycées agricoles de la région. L’inauguration d’un programme de recherche est également prévue : structuré autour d’un Pôle d’Expérimentation et de Progrès, ce programme doit bénéficier d’un financement annuel de 150 000 euros afin de faciliter les sélections d’insectes les plus résistants.
 
Rien qu’en région Rhône-Alpes, le nombre d’apiculteurs a décru de 40 % depuis le début des années 2000. On en recense aujourd’hui près de 1700 pour une petite minorité d’apiculteurs professionnels (250 en tout). La production de miel de la région a par ailleurs chuté de près de 30 % de 2002 à 2012, d’après les chiffres de l’Association pour le développement de l’apiculture en Rhône-Alpes (Adara), la production. Dans un contexte aussi difficile, nul doute que le soutien des collectivités locales à la production de la première région apicole de France contribuera à son redressement, quand bien même celle-ci continuera de souffrir de problèmes environnementaux dont l’échelle dépasse le simple cadre Rhône-alpin.