A Nairobi, la Chine veut une croissance économique « respectueuse de l’environnement »

Jean Camier
30/10/2013


Au forum international Sud-Sud à Nairobi au Kenya, le vice-ministre chinois de la protection de l’environnement a assuré que son pays entreprenait un tournant dans sa vision de l’écologie. Selon lui, la Chine pourrait même être le « catalyseur » pour les pays en développement du fait de son influence mondiale.



Régulièrement mise au pilori pour sa responsabilité dans l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, la Chine est soucieuse de changer son image de champion des pollueurs.

À Nairobi, le 28 octobre, lors du forum international Sud-Sud, Wu Xiaoqin, vice-ministre de la protection de l’environnement a pris la parole. Il a affirmé que « la civilisation écologique et la mutation verte font désormais consensus en Chine. » Le dogme chinois d’une forte croissance économique n’en est pour autant pas remis en question, « L'impulsion en faveur d'une croissance économique qui soit également respectueuse de l'environnement et inclusive est au cœur des aspirations de la Chine pour l'avenir » a-t-il expliqué.

Ainsi, d’après le ministre, le 18ème Congrès du Parti communiste chinois aurait pris des décisions en faveur d’un tournant stratégique qui pose les prémices d’un cadre humain et écologique à la croissance.

« Pour la réalisation d’une prospérité planétaire »

Wu Xiaoqin a invité les dirigeants des pays en développement à mettre en commun leurs engagements pour limiter progressivement les émissions de CO2. Dans le domaine, le ministre a affirmé que le pays avait un rôle particulier à jouer « La Chine peut être un catalyseur pour la réalisation d'une prospérité planétaire sans émissions de gaz carbonique. »

Le directeur du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), Achim Steiner, s’est montré confiant quant au rôle que Pékin peut jouer en matière d’efficacité énergétique « La Chine a repensé en profondeur sa voie de développement, une évolution bienvenue car ce pays joue un rôle essentiel dans la détermination d'un programme mondial pour l'avenir. La Chine a une longue histoire à son actif en matière de civilisation, et ses décisions auront un impact profond au niveau mondial. »

Achim Steiner estime que c’est en développant les échanges Sud-Sud et de proximité que les pays émergents peuvent s’engager vers un développement durable. Le PNUE a invité les pays du BRIC plus l’Afrique du Sud à mobiliser le Sud pour l’élaboration d’un programme de développement mondial post-2015 « écologiquement responsable ».