Votre système de construction breveté est le fruit de plusieurs années de R&D. Quelle est cette nouvelle technologie que vous appelez « low tech » ?
Crédit: Logelis
Tout est parti d’une rencontre avec un ingénieur allemand à Dubaï qui construisait des maisons luxueuses à partir de matériau utilisés pour les bateaux. Il s’agissait d’assembler des panneaux composites mais les procédés étaient encore artisanaux. Cette technique m’a néanmoins interpellée et poussé à travailler avec des architectes, des industriels de l’automobile afin de développer ce qui allait devenir le système constructif breveté par Logelis. Nous avions à cœur de construire de façon plus simple grâce à des nouvelles techniques et l’industrialisation.
Ainsi notre innovation repose sur un module similaire aux lego qui nous permet d’assembler des panneaux de bois de ciment de 1m25 sur 3m. Entre deux de ces panneaux, nous injectons du polyuréthane qui est le meilleur isolant du marché (il est notamment utilisé dans l’industrie frigorifique). Nos panneaux sont usinés et assemblés grâce à un système de rails en aluminium qui sont posés sur les fondations. Ainsi, on parle de « low tech » car ce système est très facile à employer. En deux heures, il est possible de construire un mur. De plus, la « low tech » renvoie au fait que notre système constructif a un prix très compétitif sur le marché de la construction. Là où certains constructeurs n’ont pas encore réussi à faire baisser les coûts, nous avons un système haut de gamme pour 20 à 30% moins cher que les prix du marché.
Ainsi notre innovation repose sur un module similaire aux lego qui nous permet d’assembler des panneaux de bois de ciment de 1m25 sur 3m. Entre deux de ces panneaux, nous injectons du polyuréthane qui est le meilleur isolant du marché (il est notamment utilisé dans l’industrie frigorifique). Nos panneaux sont usinés et assemblés grâce à un système de rails en aluminium qui sont posés sur les fondations. Ainsi, on parle de « low tech » car ce système est très facile à employer. En deux heures, il est possible de construire un mur. De plus, la « low tech » renvoie au fait que notre système constructif a un prix très compétitif sur le marché de la construction. Là où certains constructeurs n’ont pas encore réussi à faire baisser les coûts, nous avons un système haut de gamme pour 20 à 30% moins cher que les prix du marché.
Vous proposez de construire un logement en moins de deux mois. Doit-on ensuite prévoir de nouveaux travaux pour les finitions telles que la plomberie, l’électricité ou la pose de fenêtre ? Ce logement résiste-t-il à l’épreuve du temps comme une maison classique ?
Notre système de logement permet même une résistance plus élevée qu’une maison traditionnelle. En effet, le polyuréthane, qui est utilisé dans la construction des bateaux ou des Airbus, a une durée de vie de plusieurs centaines d’années. Il est étanche à l’air et à l’eau, non attaquable par les bêtes. De plus, il peut supporter 33 tonnes de compression ce qui permet aux panneaux d’être porteurs en plus d’être isolants. Notre système constructif a donc une résistance mécanique et constructive supérieure aux systèmes traditionnels.
Par ailleurs, notre vitesse de construction est liée à la simplicité d’utilisation de notre système mais également à la préparation en amont dans nos usines. En effet, nous fabriquons ce que nous appelons l’enveloppe « hors d’eau hors d’air ». Nous faisons également tout le câblage électrique, et les fenêtres ainsi que les portes sont posées en amont.
Cette préparation a également pour atout d’être beaucoup plus sécuritaire qu’un traditionnel chantier. Dans notre usine, tout est très codifié et nous avons un atelier sécurisé. Cela évite les malfaçons qui peuvent survenir en raison des mauvaises conditions climatiques sur un chantier en extérieur par exemple.
Par ailleurs, notre vitesse de construction est liée à la simplicité d’utilisation de notre système mais également à la préparation en amont dans nos usines. En effet, nous fabriquons ce que nous appelons l’enveloppe « hors d’eau hors d’air ». Nous faisons également tout le câblage électrique, et les fenêtres ainsi que les portes sont posées en amont.
Cette préparation a également pour atout d’être beaucoup plus sécuritaire qu’un traditionnel chantier. Dans notre usine, tout est très codifié et nous avons un atelier sécurisé. Cela évite les malfaçons qui peuvent survenir en raison des mauvaises conditions climatiques sur un chantier en extérieur par exemple.
Votre système de construction offre-t-il la possibilité de personnaliser sa maison ou est-il uniquement destiné aux offres collectives ?
Il y a deux types d’industrialisation : 3D, où tout est contraint comme l’industrie du container ou 2D .J’ai choisi l’industrialisation 2D, c’est-à-dire que les clients me donnent les plans de maison qu’ils souhaitent. Nous recalpinons ensuite au besoin les maisons afin de correspondre aux dimensions voulues pour nos trames de panneaux. En somme, notre système constructif nous permet de faire n’importe quelle maison y compris les maisons d’architecte. Nous avons souhaité faire rimer industrialisation avec personnalisation, bien loin de la standardisation.
Aujourd’hui le secteur du bâtiment est fortement soumis aux enjeux environnementaux. Votre système de construction répond-il à ces nouvelles exigences?
Crédit: Logelis
Le polyuréthane nous permet d’avoir un coefficient d’isolation supérieur à 7 (R>7), ce que personne d’autre ne possède sur le marché. Notre système permet également d’éviter les ponts thermiques, ce qui positionne notre technologie comme à la pointe de l’isolation thermique. Cela nous permet de répondre aisément aux exigences de la RT 2012 (NDLR la règlementation thermique française pour les constructions neuves). De plus, investir dans l’isolation permet des économies en matière de chauffage : il est possible de se chauffer grâce à un système léger de chauffage électrique. Notre système de construction permet donc de bâtir un logement écologique, car peu consommateur d’énergie et sans aucune de déperdition d’énergie s’agissant des murs.
De plus, le polyuréthane, qui est un produit recyclable, permet de construire une maison dotée d’un long cycle de vie. Nous nous positionnons clairement dans une approche de développement durable. Pour l’heure nos maisons sont « passives » énergétiquement parlant mais nous souhaitons aller plus loin. Bientôt des filtres solaires seront installés sur nos maisons, permettant à ces dernières de basculer en énergie positive.
De plus, le polyuréthane, qui est un produit recyclable, permet de construire une maison dotée d’un long cycle de vie. Nous nous positionnons clairement dans une approche de développement durable. Pour l’heure nos maisons sont « passives » énergétiquement parlant mais nous souhaitons aller plus loin. Bientôt des filtres solaires seront installés sur nos maisons, permettant à ces dernières de basculer en énergie positive.
En pleine crise du logement, votre système est moins cher qu’une habitation standard. Votre système constructif a-t-il une vocation sociale, notamment en matière d’accession à la propriété ? Quels marchés ciblez-vous ?
Il y a une réelle intention sociale dans notre projet. Notre questionnement était : que peut-on faire pour la construction de demain ? La clef se trouve selon nous dans l’industrialisation qui permet de faire baisser les coûts. Il s’agissait notamment de trouver des solutions aux difficultés en matière de logement. Le logement représente un poste budgétaire lourd pour les ménages, et notamment les jeunes ménages pour lesquels l’accession à la propriété est devenue quasi impossible. Le coût de la construction comme des terrains est encore trop élevé à mon sens. C’est pourquoi nous proposons une maison à 750 euros HT, c’est-à-dire, 20 à 30% moins cher que la construction traditionnelle.
Ce tarif compétitif nous permet de répondre aux demandes des bailleurs sociaux qui travaillent souvent à flux tendus. Ainsi, nous répondons aux besoins de marchés auxquels la construction traditionnelle ne peut répondre pour l’instant.
Ce tarif compétitif nous permet de répondre aux demandes des bailleurs sociaux qui travaillent souvent à flux tendus. Ainsi, nous répondons aux besoins de marchés auxquels la construction traditionnelle ne peut répondre pour l’instant.
Votre système est facilement exportable. Avez-vous des projets en ce sens ? Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?
Aujourd’hui, notre premier axe d’effort est la France où nous souhaitons nous consolider et nous développer. Notre usine a désormais une capacité de production jusqu’à 900 maisons par an. L’objectif est d’atteindre ce niveau de production et nous comptons également avoir démarré la construction des premières maisons dans quelques pays étrangers d’ici les trois années à venir.
Nous développons à cet effet un système plus léger doté d’un système d’accroche plus souple, adapté pour les PVD. Car dès la genèse du projet, nous avions à cœur de répondre aux problématiques de construction qui se retrouvent aux quatre coins du monde. Notre technologie est tout à fait pertinente dans les pays très froids ou chauds et humides mais également face aux risques sismiques.
Nous développons à cet effet un système plus léger doté d’un système d’accroche plus souple, adapté pour les PVD. Car dès la genèse du projet, nous avions à cœur de répondre aux problématiques de construction qui se retrouvent aux quatre coins du monde. Notre technologie est tout à fait pertinente dans les pays très froids ou chauds et humides mais également face aux risques sismiques.
Avec le boom des matériaux tels que le bois, les structures métalliques ou des nouvelles générations de briques alvéolées., est-ce la fin de la maison traditionnelle construite en béton? Quels sont, selon vous, les enjeux auxquels le secteur du bâtiment doit faire face ?
Nous ne sommes pas anti-béton ou anti-parpaing, nous proposons une réflexion différente s’agissant de la construction. De mon expérience, il y a une volonté persistante en France de construire selon un mode traditionnel. Les Français croient beaucoup à la pierre ou au béton et sont très attachés à ces matériaux. On voit bien par exemple, que la construction en bois n’a pas le même retentissement par rapport à d’autres pays qui l’utilisent plus volontiers. Ces réticences sont encore présentes dans l’inconscient collectif mais je sens que cela va évoluer doucement avec le temps. A partir du moment où nous aurons des produits de qualité avec de solides garanties et des prix très compétitifs, le public suivra. Et nous croyons en notre technologie car les fondamentaux sont là. L’accueil chaleureux des bailleurs sociaux nous encourage dans cette voie. La promesse qualité est forte, à nous de la tenir !